dimanche 22 janvier 2012

préférence nationale

Au moment où la question du produire/consommer français revient en force dans l’actualité de la précampagne de 2012, on peut se poser la question de la pertinence d’un protectionnisme de la production artistique française.

La question n’est pas tout à fait nouvelle et agite régulièrement le monde de la création hexagonale. On peut se souvenir du projet d’Olivier Kaeppelin au Palais de Tokyo de mettre en avant les « créateurs confirmés de la scène française ». Suite à sa démission et aux pétitions de soutien qui s’en sont suivis, force est de constater que cette idée avait séduit.

On peut s’étonner que cet élan de préférence nationale ai trouvé un si bon écho dans la communauté artistique, qui aurait probablement conspué une idée semblable pour un autre corps de métier et formulé par un autre…
Il n’en demeure pas moins que la question se pose. Pourquoi ? Simplement parce que beaucoup d’autres pays ont des politiques similaires avec des lieux, manifestations, prix et résidences exclusivement accessibles aux artistes « locaux ». Voir en Angleterre par exemple la programmation du Royal College of Art, le British Art Show (7ème édition déjà) et toutes les foires d’art 100% britannique (London art fair, British art fair…).

En France il y a eu quelques tentatives d’amorcer une contre-attaque. La Force de l’Art voulut par Dominique de Villepin en est une. La qualité des œuvres est au rendez-vous mais autant le rythme que l’ampleur de la manifestation vont à l’encontre des objectifs annoncés. Une poignée d’artistes tous les trois ans à la place d’un grand salon annuel… On attendait donc fébrilement Dynasty qui avec son « 1 exposition, 2 lieux, 40 artistes, 80 propositions » sonnait vraiment excitant. En y repensant le souci de Dynasty est bien d’être un salon qui voudrait autre chose qu’un salon. En tant qu’exposition, avec sa totale absence de sens, de propos, de tentative de mise en forme et de lecture, c’était un ratage complet. En tant que salon de la jeune création française, accolé en termes de dates à la Fiac, ça aurait été sensé.

A population à peu près égale nous sommes loin derrière l’Angleterre et l’Allemagne (pour ce que vaut le KunstKompass).Est-ce que notre incapacité à mettre en avant nos artistes explique le poids scandaleusement faible de la création française sur la scène internationale ?

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