samedi 21 janvier 2012

l'insoutenable legereté de l'art

Dans le monde daté du 5 janvier 2012, Richard Serra est interviewé par Emmanuelle Lequeux, qui avec son habituel talent à brosser les artistes dans le sens du poil (pour rester poli) pose la question suivante : « Vous êtes considéré comme le plus grand sculpteur vivant. Que pensez-vous de Jeff Koons ou Anish Kapoor ? ».
Ce à quoi Serra répond : « Je ne me considère pas comme le plus grand sculpteur vivant. Quant aux autres, je n'ai pas à les juger : les gens différents font des choses différentes. Tout ce que je peux dire, c'est qu'il y a aujourd'hui dans l'art beaucoup d'insoutenable légèreté et de divertissement. C'est une légèreté qui ne t'enracine pas, et qui se contente de tout nettoyer sur son passage. »

Quelques jours plus tard André Rouillé sur le site paris art publie un édito titré « comme un besoin de légèreté » où il écrit les lignes suivantes : « Au poids des choses et à la paralysante hégémonie du marché, certains artistes opposent des œuvres, des matériaux et des protocoles qui s'affirment comme autant de postures de résistance. Résistance à l'ordre — inséparablement esthétique, commercial et politique — de la marchandise qui s'impose à la machine sociale de l'art autant qu'aux formes et aux matières des œuvres. Résistance également à l'insupportable pesanteur d'un monde d'où il émane de toutes parts un intense besoin de légèreté. Ce par quoi cette résistance esthétique est aussi expressément politique — esthétiquement politique. »

Alors quoi la légèreté signe d’une génération incapable de sérieux et d’engagement dans une pratique ou au contraire posture de résistance pertinente ?
N’hésitez pas à lancer vos avis et nourrir le débat…

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